mardi 9 décembre 2014

Rituel pour ne pas mourir


Nue dans ma baignoire, assise, recroquevillée,

je laisse le jet d’eau chaude détendre les muscles de mon dos fatigué. 

La nuque se délie.

Les vertèbres se délassent. 

Ma peau s’éveille sous l’onde tiède qui me masse.




Je peux ouvrir les yeux. 

Ils regardent le fond de la baignoire. 

Ils regardent le sang s’écouler teintant l’eau de désespoir. 



Encore un cycle. 

Encore quelques journées. 

Une nouvelle mort à chaque lune voilée… 

Une nouvelle fois la vie ne sera pas célébrée.



Oh que mon cœur est lourd dans ce corps mort, 

dans cette âme qui pleure chaque jour que le sang qui sort.

Je referme les yeux. 

Je rouvre les yeux. 



Aujourd’hui sera différent.

Aujourd’hui je vais offrir mon sang.



Nue dans ma baignoire, mon corps s’éveille, se dénoue, s’élève. 

Mes jambes se mobilisent, me soulèvent. 

Accroupie dans mabaignoire, je pose sous mon sexe un verre, récoltant le 

liquide délétère.


Ce qui est mort en moi est la vie qui prolifère.
Ce qui est mort en moi est vie en terre.



Je suis sortie de ma baignoire, me suis séchée, emmaillotée dans un peignoir. 

Le verre en main, je suis sortie les voir. 

La Terre. L’Arbre. La Plante. Ils se sont réjouis. 

Je leur ai fait cadeau de ce don inouï. 



J’ai regardé mon sang nourrir le sol, enrichir le terreau, 

faire pousser les rameaux.


Aujourd’hui, je ne suis pas tout à fait morte.


Aujourd’hui, c’est différent. 

La vie s’est réveillée dans mon sang.


Chaque Lune Nouvelle, je souffrirai peut-être. Mais je mourrai moins.

La Vie sera célébrée dans mon Être, grâce à mon jardin.





Aleshanee

mardi 30 septembre 2014

Corps perdu

Corps Perdu…

source

J’aime te regarder, t’observer

Te contempler, t’admirer
Mais aussi t’explorer …

Tu es doux et sensuel
Si Suave, si charnel
Voluptueux et sensoriel…

Pas la perfection 
Mais la sensation
De plaire aux garçons…

Féminin à souhait
Soigné et coquet
Tu les fais tous tomber…

D’agréables rondeurs
Que tu affiches sans pudeur
Qui font battre des cœurs…

Je te fais confiance
Je me fais confiance
Comme une évidence…

Jusqu’à ce fameux jour
Où mon cœur, trop lourd
T’a brusquement rendu sourd…

Ne m’en veux pas
Je n’ai pas le choix
Que de te laisser là…

Cette solitude me fait mal
Tout comme cette prise pondérale
Qui me font perdre pédale…

Te voilà devenu étranger
Je n’arrive plus à te regarder
Mais j’aimerais te retrouver…

Il m’est violent de te faire face
Et de compter les jours qui passent
Enfermée dans cette carapace…

Trop Longtemps délaissés
Je reprends soin de nous désormais
Pour repartir d’un bon pied…

Pardonne-moi de toute cette ivresse
Je te redécouvre avec tendresse
Et prends soin de nous avec sagesse…

Aujourd’hui je vais de l’avant
Je crois en mes rêves et talents
Je me réveille doucement…

On a du temps à rattraper
Et faire renaitre cette complicité
Qu’autrefois on partageait…

Quelle joie d’être à nouveau liés
Toi mon ami, trop longtemps oublié…

Je pleure, je suis fière de moi
Fière de mener ce combat…


GAÏA

vendredi 11 juillet 2014

Les premières lunes

ou en cliquant ici 

Qu’est-ce que la menstruation? Quels sont les changements dans la vie d’une jeune fille lorsque la menstruation apparaît?
Monthlies est l’histoire dans le changement de l’âge des filles qui sont sujet au visage une nouvelle étape dans leur vie. Avec elles, le jeune public explore le monde coloré des femmes cachées derrière la réalité quotidienne. Ce qui commence comme une curiosité innocente devient un voyage spirituel et émotionnel qui explore le corps féminin et une nouvelle gamme d’émotions.



Invocation Déesse 


Déesse de la lune,
Toi qui es tout ce qui fut
Tout ce qui est
Et tout ce qui sera.
Viens vers nous, reine voilée de la nuit
Viens comme le parfum sacré du lotus
Charge notre cercle d’amour et de magie
Descends sur mon cercle
Ela Dea Orea


voici un extrait du livre "La Grande Déesse Mère", de Shahrukh Husain
La première menstruation, le moment où la jeune fille devient femme, a été, est encore, au centre de nombreux rites de par le monde.
Rite de puberté : Femme changeante est une divinité bien vivante. Ses adorateurs lui font des dons, la nourrissent, lui parlent, content et chantent son histoire, et célèbrent en son honneur les cérémonies marquant la premère menstruation (en apache na ih es) des jeunes filles de la communauté.
Selon la tradition chiricahua, il fut un temps où, avant de se disperser, tous les Apaches vivaient à Hot Spings. C'est là qu'ils reçurent leurs lois sacrées, et que Femme peinte en blanc (Femme changeante) leur enseigna le rite de puberté qui est encore célébré ajourd'hui.
Pendant les quatre jours qui suivent l'apparition des saignements, la chamane chante des prières, implorant Femme changeante d'insuffler son esprit à la jeune fille afin de la transformer en une femme féconde et une mère affectueuse, honorée par son peuple. 
"Voyageant sur ses chants", l'esprit de Femme changeante vient prendre possession du corps de l'adolescente qui devient la personnification de la Déesse.
Le premier et le dernier jour, accompagnée par les lamentations aïgues des femmes, la jeune fille tourne dans le sens des aiguilles d'une montre autour d'un panier contenant du pollen, des plumes, de la peinture et des grains de maïs; autant d'éléments sacrés.
A diverses reprises, des danseurs masqués appelés gahe, provoquent des interruptions dans le déroulement du rite qui cède alors la place à des danses, des récits ou des festins. Au cours d'une des cérémonies, la jeune fille représente l'union sexuelle mythique de Femme changeante et du soleil. Lorsque le rite s'achève, elle est devenue une femme et un symbole de paix et de prospérité.


sources ...

mardi 1 juillet 2014

Pensées du jour pour panser mon cœur...



Marre de toujours me voiler la face
Face aux à mes proches, aux gens d'en face

Marre de sourire quand ça va mal
Mal à mon cœur qui s'emballe

Marre de faire semblant, de mentir
M'en tirer pour ne plus souffrir...

Aujourd'hui je n'en peux plus, la coupe est pleine
Pleine de doutes, de regrets et de peines

Mon intérieur bouillonne et tire un signal d'alarme
Faut que je lâche prise et plus que je me condamne

Prendre ma vie en main et oser tout changer
Pour un meilleur demain où je vivrais pour de vrai...

Car oui j'étouffe dans ce quotidien qui me bouffe
Mais je prends toujours sur moi et me camoufle

Mais promis je vais changer les choses
Et faire de ma vie un champ de roses.

Gaïa 

jeudi 19 juin 2014

El Canto



Il s'agit d'une femme qui est malheureuse en mariage. Son mari l'oblige à se taire. Mais quand elle entend le vent froisser le feuillage des arbres, quand elle écoute les bruissements de la nature, s'éveille en elle l'espoir d'une autre vie. Alors elle trouve la force d'élever la voix et de résister en chantant à celui qui la domine.


Née en 1976 en Argentine, Inés Sedan étudie d'abord les arts plastiques au baccalauréat des Beaux Arts Francisco A. De Santo (Université National de La Plata) où elle obtient en 1995 un baccalauréat en dessin artistique. Parallèlement, de 1986 à 1996, elle étudie au Conservatoire de musique Gilardo Gilardi en tant que clarinettiste. Son parcours la mène ensuite vers le monde du film. Ainsi, de 1996 et 1998, elle étudie le cinéma à l'Université nationale de La Plata (UNLP) et l'animation à l'Institut d'art cinématographique d'Avellaneda(IDAC), Buenos Aires. En 1998, elle obtient son diplôme en réalisation de cinéma d'animation. La même année, elle reçoit le prix du meilleur film d'animation pour son court métrage "El Espejo Imaginario" (Le miroir imaginaire) au Festival National Tiempos Cortos de Buenos Aires et le premier prix pour la meilleure vidéo d'une minute au concours national de Rio Negro. En 1999, elle s'établit en France où elle travaille en tant qu'animatrice et illustratrice. En 2009, elle réalise son premier court métrage comme professionnel "L'homme qui dort" coproduit par Sacrebleu productions (France), Unité centrale et L'ONF (Canada) avec lequel obtient plus de 26 prix au niveau international,notamment le Prix spécial SBS, 8ème prix Unifrance du Court métrage Cannes 2010." El Canto" est son troisième film produit par Les films de l'Arlequin et ARTE.

Gaïa 

mercredi 18 juin 2014

Elle me regarde



Elle me regarde sans me juger
De ses yeux clairs et infinis
Un espace s’ouvre ainsi
A mon cœur depuis longtemps figé

Elle me regarde et m’accueille
Dans son cœur ouvert
M’invite à faire taire
Mes excuses, mes écueils

Elle me regarde et je plonge
Au cœur de mes émotions
Toujours plus loin, plus profond
De mes plus vrais songes

Elle me regarde et je laisse émerger
Les douleurs, les peurs
Les doutes et les pleurs
Evidences à moi révélées

Elle me regarde, mon amie
Rassurante et confidente
Protégée et confiante
Je me livre sans merci

Il n’y a pas de mots pour raconter ce que je ressens lorsqu’elle m’écoute

Il n’y a que des sensations 
Empreintes émotionnelles
Dont les parfums diffusent encore
Leurs harmonies célestes
Ouvrant des portes
Que je croyais pourtant fermées

Je ne sais comment te remercier
Mes yeux se mouillent encore
En repensant à nos échanges
A ton regard si expressif

Mes yeux aimerait te dire qu'ils t'aiment

Toi, mon Âmie, ma doula, ma chérie ! 


Aleshanee

jeudi 5 juin 2014

La 3ème voie


Je ne venais que pour quelques minutes. Pour lui apporter des cartons.
Elle est belle, son ventre s’est arrondi, elle est toute jolie ! Je la sens nerveuse, un peu pressée, un peu essoufflée. Je me dis qu’elle est sans doute fatiguée de la grossesse, avec la gestion de son aînée, encore si petite.

Elle semble affairée, préoccupée. Nous papotons un peu, de choses, et d’autres, comme si nous attendions toutes deux d’aborder un sujet bien précis, comme si nous savions qu’une fenêtre allait bientôt s’ouvrir pour nous permettre, à chacune, de trouver la raison de notre présence en cet instant. Il faut quelques minutes pour que nos rôles se mettent en place, que nous puissions jouer notre partition.


Je pose enfin la question qui sert de clé à l’expression de ses émotions :
Et ton mari, il t’aide ?
Elle éclate en sanglots. Sa fille, qui a tout juste un peu plus de 18 mois, nous rejoint près du canapé et pose sa petite main ronde sur le genou de sa maman, en signe de compassion et d’écoute attentive.
A ses côtés, j’écoute ses larmes et ses respirations entrecoupées de spasmes, manifestations, j’imagine, de sa tentative désespérée de refermer la vanne qui s’ouvre en grand d’un seul coup. A cet instant, je comprends que je suis là pour cette raison : pour que les vannes puissent s’ouvrir, pour que son cœur s’ouvre à la souffrance qu’elle ressent, celle qui lui pèse, celle qui modifie sa perception du bonheur, de la réalité, celle qui lui fait répéter inlassablement : je n’en peux plus… je n’en peux plus…

Comme elle semble fragile, soudainement. Ses peurs, ses doutes, se dévoilent à moi. Nous ouvrons ensemble ce livre de son histoire qui a besoin d’être lu, qui a besoin d’être dit et reconnu.
Et son histoire, bon sang, vient de plein fouet frapper la mienne et me rappelle ma propre douleur.
Je vois s’ouvrir devant moi le chemin que je viens de parcourir ces derniers mois. L’incommunicabilité entre moi et l’homme qui partage ma vie, le père de mes enfants. L’absence d’écoute de mes besoins, de considération de mes soucis.
Dans sa tête à elle, cela semble si confus. Elle ne reconnaît que cette inconfortable alarme qui hurle en elle. Prête à reconnaître et à écouter tous les besoins de son conjoint, elle suffoque de ne pas donner place aux siens. Elle étouffe de n’être considérée « que » comme une mère au foyer, qui a bien le temps de se reposer, de prendre soin d’elle, d’être disponible pour le rangement et l’entretien de la maison. Après tout, elle, elle a le temps n’est-ce pas.


Je reste silencieuse, la laisse m’exposer ses sentiments. Quand elle semble prête à passer à autre chose, à écouter, je lui parle de moi, de mon expérience de femme.


Tu n’es pas seule tu sais. Nous sommes des générations de femmes à croire, dans notre inconscient le plus profond, à la supériorité du sexe opposé et à nous conformer à leur avis. De ta gorge jusqu’à mes oreilles, je les entends, toutes ces femmes, larmes au poing, cœur bâillonné, qui hurle en silence leur désir de liberté ! Je les entends et les vois, elles sont de tous les âges, de tous les temps… Aujourd’hui, c’est toi. C’est moi.

… je veux allaiter, mais mon mari ne veut pas.
… mon mari ne m’aide pas vraiment le soir, il est déjà si fatigué !
… il se fâche contre moi, mais c’est bien normal, je suis si bête…
… je demande à mon homme s’il est ok pour que je sorte ce soir.

Je l’ai entendu, l’entends encore.
Et même dans ma propre bouche.
Ma bouche qui craint de parler, qui a peur de demander. Je suis là, pétrifiée de l’intérieur, en pensant : de toute façon, j’aurais tord et il aura raison !

J’aurai tord. Il aura raison.


Parce que la société nous a appris, inculqué, insidieusement, inconsciemment, la supériorité masculine sur le sexe féminin, il est normal d’observer qu’il reste deux choix possibles aux Femmes : se soumettre ou se rebeller.

Il reste une 3ème voie, mais elle est encore peu connue dans notre culture occidentale. Je la souffle à mon amie.

Tu reconnais les besoins de ton mari, et lui, reconnaît-il les tiens ? Il y a un chemin vers le compromis, vers l’équilibre entre deux êtres. Le compromis, ce ne sont pas les concessions. Les concessions infligent une perte : je cède une part de mes besoins, de mes attentes, de mes demandes. Je dois encore souffrir, en attendant de trouver l’accord qui nous conviendra. Parfois, les deux concèdent, ouvrant la voie terrible de la rancœur, de l’amertume contre l’autre et les sentiments négatifs qu’il ou elle a fait émerger en nous.

Le compromis est différent. Le compromis est une composition originale et créative qui tient des besoins de l’un ET des besoins de l’autre ; chorale harmonieuse et unique, dans laquelle chacun se sentira reconnu, aimé, pris en compte.


Aujourd’hui, je veux t’enseigner l’idée du compromis. Aujourd’hui, je veux que tu entendes que tes besoins et ceux de ton conjoint ont besoin d’être reconnus TOUS LES DEUX, A PARTS EGALES.

Et quel magnifique chemin s’ouvrira à nous… A nous, les couples nouveaux.

Viens ma Sœur Céleste, empruntons cette route, toi et moi, toutes les deux. De nos mains, naîtrons la solidarité et la force nécessaire pour y arriver, surmonter les obstacles, de nos échecs nous relever. 


Aleshanee